"L’examen audiométrique tonale et vocale, associé à une tympanométrie et à une impédancemétrie, est indispensable. La majorité des acouphènes sont associés à une perte auditive mais 20 à 30% des patients peuvent avoir une audition normale. Ils accompagnent souvent la perte auditive sur les hautes fréquences liée au vieillissement mais aussi la perte auditive secondaire à une exposition au bruit d’origine professionnelle ou durant les loisirs (chasse, concerts).
Au cours de cet examen, le médecin ORL essaie aussi de déterminer la fréquence prédominante de l’acouphène (acouphénométrie). La détermination de la fréquence de l’acouphène aide au diagnostic étiologique. Quand il prédomine sur les fréquences graves, il oriente vers une pathologie de la sécrétion des liquides endolymphatiques. Lorsque sa tonalité est sur les fréquences aiguës, il est souvent associé à un scotome unilatéral (perte auditive asymétrique sur une fréquence) dont il faudra préciser l’origine.
Les potentiels évoqués auditifs peuvent s’avérer aussi nécessaires afin de détecter un éventuel dysfonctionnement du nerf auditif, comme celui induit par un neurinome de l’acoustique. Les potentiels évoqués otolithiques induits par des sons de forte intensité peuvent orienter vers une déhiscence canalaire quand les ondes précoces (P13-N23) sont asymétriques en amplitude. Une IRM centrée sur les CAI doit être demandée en cas d’acouphènes unilatéraux associée ou non à une surdité unilatérale, afin de détecter une éventuelle lésion du nerf auditif. Dans certains cas de surdité de transmisssion, un scanner en coupes fines des rochers peut être utile pour détecter une otosclérose, une atteinte traumatique, ou une déhiscence canalaire.
En ce ce qui concerne le neurinome de l'acoustique, un bilan biologique doit être réalisé. Ce dernier doit comprendre une NFS, VS, un bilan lipidique, le dosage du zinc et des hormones thyroidiennes. La mesure de la tension artérielle est aussi essentielle."